Costume
Oui, j'avais dit que je serais là dimanche dernier et puis je n'étais pas là.
La faute à la tonne de boulot et aux sorties durant la semaine précédente. Mille excuses. 
En revanche, je ne vous ai pas menti sur un point. Aujourd'hui, je ne parlerai pas de cadeaux de Noël (j'en ai encore en stock pourtant).
Non, aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler danse. Pour ceux qui n'auraient pas suivi ou oublié, je fais de la danse, en particulier classique depuis... pfiou ! Longtemps. Je précise en particulier classique parce que si le classique reste mon préféré, j'aime tout les styles de danse, j'ai fait du contemporain même si j'ai été obligée d'arrêter, et j'ai la chance d'avoir une prof qui est également prof de modern'jazz et nous fait faire un peu de tout (jazz, modern'jazz, néo-classique, contemporain, charleston, french cancan et j'en passe).
Tous les ans, nous faisons un spectacle au moins de juin.
Qui dit spectacle dit longs mois de travail en amont pour que tout soit parfait le jour J.
Et comme danser ne suffit pas, il faut aussi ajouter des jolis ou pas costumes.
Depuis maintenant deux-trois ans, notre prof nous délègue une partie des costumes. Premièrement parce que ça fait ça de moins à faire à notre couturière attitrée (une danseuse de l'association), la pauvre a déjà bien assez de choses à faire comme ça, on est assez grands pour se débrouiller un peu. Deuxièmement, elle nous laisse nous débrouiller quand elle ne veut pas que nous soyons uniformes (franchement, vous imaginez les bohémiennes de la cour des miracles toutes habillées exactement pareilles ?).
Bref, voilà pourquoi cette année, malgré les bacs, concours etc, elle nous a de nouveau refilé le support et zou ! Débrouillez-vous.
Bilan des heures de couture en perspective. Ne me demandez pas où on trouvera le temps, on le trouvera. On l'a bien trouvé l'année dernière (question couture, c'était plus compliqué, niveau imagination, beaucoup moins que cette année). De toute façon, dès que c'est pour la danse, on est prêts à tout ne vous inquiétez pas pour nous ! (comme passer de fiévreuse complètement patraque le samedi à en forme mais enrhumée le dimanche et j'espère, en pleine forme lundi parce que je dois aider ma prof avec les petites, toute ressemblance avec des personnes existantes étant bien évidemment purement fortuite)
Je blablate, je blablate. Vous l'aurez compris, j'ai un costume à faire. Mais quel costume me demanderez-vous ?
Notre spectacle se compose généralement de plein de petits ballets faits par un groupe et plus ou moins indépendants les uns des autres, et d'un grand ballet en début de deuxième partie faisant intervenir plusieurs groupes : Cendrillon, Le Lac des Cygnes, Le Cinquième élément, Notre-Dame de Paris (d'où les bohémiennes), La Vie... Quelle histoire ! (autrement dit la naissance de la vie du big-bang aux hommes - sans passer par les dinosaures merci), pour les cinq derniers.
Cette année, ce sera Jana et les quatre saisons, ne me demandez pas l'histoire, je ne la connais pas à vrai dire.
Les petites du cours avant le nôtre le mardi soir font les papillons, il y a les fleurs, les oiseaux, les coccinelles...
Et nous ?
Nous on fait la Nature...
Oui, vous avez bien lu.
Sur le coup, on a regardé la prof d'un air bizarre en disant : "Euh..."
Parce que la Nature comment dire, c'est vaste... Surtout dans un ballet sur les quatre saisons. 
Donc on va, on vient. On prend des poses d'arbres, on agite les bras "de manière lugubre si possible" pour symboliser "les branches qui s'agitent dans la brume" (les parties entre guillemets étant des citations de ma prof). On fait un tour, on prend une pose et on repart. Le tout dure trente secondes, on rigole bien et on râle parce qu'on ne va pas s'embêter à faire des heures de couture pour un costume qu'on ne portera que trente secondes (tout en sachant parfaitement que la prof va nous faire revenir).
On revient, on "éclot" au printemps, on rigole (oui, on rigole beaucoup avec notre prof et notre groupe).
Je pense intérieurement qu'on est mal, très mal. Parce que les tuniques qui arrivent aux chevilles, quand on plie les genoux (et on les plie malheureusement beaucoup dans ce ballet), ça traîne par terre et j'ai peur de marcher dessus. Je prie pour que ma prof n'ait pas la mauvaise idée de nous faire faire un passage au sol, ce serait une catastrophe...
On tente de se concentrer... Difficile, très difficile quand la prof nous regarde avec de grands yeux en répétant : "Je suis une forêt... Je suis une forêt... Je suis une forêt..." Bon, on sait qu'il faut rentrer dans la peau de son personnage alors oui, certaines fois on essaye de se convaincre intérieurement qu'on est une bohémienne, une James Bond's girl en robe à paillettes ou qu'on doit symboliser la Terre, la lumière ou le coeur qui bat.
Mais franchement, quand la prof le formule à voix haute en vous regardant avec de grands yeux, c'est très très très difficile de ne pas rigoler et de se concentrer.
Je m'égare une fois de plus...
Nous symbolisons donc cette année la Nature.
La prof nous a donc distribué de grandes tuniques blanches en tulle très fin, très léger. À nous ensuite d'y coudre des bouts de tissus pour faire ou non des motifs, figuratifs ou non, faut que ça vole, on fait ce qu'on veut.
Seule contrainte : le moins de vert possible.
Non pas que nous soyons superstitieux (on dit que le vert porte malheur sur scène) mais tout simplement parce que le vert est une couleur extrêmement difficile à éclairer avec des projecteurs.
Bilan : -thème : la Nature
-support : tunique blanche
-contraintes : le moins de vert possible, carte blanche pour le reste.
Je dois reconnaître que je suis sortie mi-figue, mi-raisin du cours où elle nous a distribué les tuniques (et ça n'avait rien à voir avec le fait qu'elle a essayé de m'étouffer en me refilant une tunique trop petite, je sais que je suis petite et pas bien grosse mais quand même ).
Parce que bon, je suis prête à faire beaucoup de choses pour la danse, c'est ma passion et j'en aurais volontiers fait mon métier. La vie en a décidé autrement et ce n'est pas pour me déplaire. Mais là, quand même, c'est la deuxième année de prépa, l'année des concours. Et quand je vois le nombre d'heures qu'on a passé à faire nos costumes l'année dernière, ben, ça me faisait un peu peur. En plus, comme le disait mon prof de maths l'année dernière, la solution est presque plus difficile à trouver quand il y en a une infinité que quand il n'y en a qu'une seule.
Sauf que ceux qui me connaissent le savent, je ferai bien n'importe quoi pour la danse (au grand dam de mes parents parfois), et on a beau râler tous les ans pour une raison ou une autre, on serait bien souvent prêt à le refaire l'année d'après si la prof nous le demandait. Hum...
Et pis, faut reconnaître que passé le scepticisme du début, ça a pris pour moi la forme d'un défi créatif.
Incorrigible je suis... Oui, je sais...
Faut-il que je précise que je me suis trimballée toute la semaine suivante avec ma trousse de crayons de couleur dans mon sac ?
Quelques photos de la tunique en question qui m'ont permis de me rendre compte que :
-elle est vraiment longue *prie pour ne pas marcher dessus*
-elle est vraiment large (à prendre en compte en cas de motifs figuratifs)
-mon collant commence vraiment à se faire vieux (j'en ai un neuf pour le spectacle, il tiendra bien jusqu'à la fin de l'année)
-mon justaucorps blanc chéri est toujours super joli et super confortable mais... transparent (et si l'année dernière glissé sous un débardeur jaune lui-même transparent ça allait, là, il va vraiment falloir que je trouve une solution, si vous avez des idées, je suis preneuse)
-blanc et rose, ça fait un peu cliché sur la danse classique mais les choses seront différentes une fois le costume fait 
-la forme de cette tunique n'est vraiment pas flatteuse du tout pour la silhouette
-elle a un joli mouvement
Le devant et le dos (et mon chignon fouillis et un morceau de mon lit)
On dirait une aile d'oiseau vous ne trouvez pas ?
Elle toouuurne...
Et vous ? Ça vous inspire tout ça ? N'hésitez pas à blablater pour me faire part de vos idées.
Voili, voilou. Désolée pour le pavé, mes amis le savent quand je commence à parler danse, je ne m'arrête plus. Et félicitations à ceux qui sont arrivés au bout !
À bientôt !